IL EST NE LE PETIT CESU

Publié le par Christiane Chavane

C’est bientôt Noël, alors voici le cadeau de papa Borloo pour les salariés. Mes « partenaires sociaux », c'est-à-dire les organismes étatiques qui s’empiffrent sur mon dos à longueur d’année, m’envoient un joli dépliant pour me proposer de prendre des tickets emplois services auprès de sociétés agréées, qui ne font probablement pas ça par philanthropie. Ces tickets dits CESU (chèques emplois services universels) fonctionnent comme les tickets restaurants. Je paie une certaine somme, et l’employé les utilise pour rémunérer son « auxiliaire de propreté du logement1 », son « assistante maternelle intermittente2 » ou « l’auxiliaire de vie de son ascendante dépendante3 » ou encore la « chargée de remédiation éducative de ses descendants scolarisés4 ». Il ne déboursera que la différence entre le prix du chèque et ce que j’ai payé, ce qui lui permettra de s’offrir un service à domicile à bon marché.

L’argumentaire du dépliant est fabuleux : « ainsi cela vous permettra de limiter les augmentations éventuelles de salaire en les reportant sur un service qui sera utile à votre employé, et vous participerez à créer des emplois (sic). »

Au moment où le salarié se plaint d’une baisse de pouvoir d’achat, vous lui sucrez son augmentation pour lui offrir une demie femme de ménage. Géant, non ? Petit CESU a-t-il songé un seul instant que même la moitié d’une femme de ménage coûte du pognon et que si le pouvoir d’achat est en berne et que l’employé ne peut pas en payer une complète, ce n’est pas de l’empêcher de gagner plus qui va l’aider à en prendre une moitié.

Soit ceux qui ont pondu ce machin sont cyniques, soit ils n’ont pas les pieds sur terre.

 

1 - femme de ménage

2 – baby-sitter

3 – dame de compagnie de la grand-mère

4 - répétitrice

Publié dans Economie

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