METALEUROP ET LES MECHANTS CAPITALISTES
C'était une de ces faillites qui illustrent parfaitement le côté Ubuesque de notre administration. Metaleurop était un site classé avec des contraintes dures, mais il suffisait que le patron dise que s'il fallait se mettre aux normes il y aurait fermeture et licenciements... Ce petit jeu a duré des années. Ce monsieur devait avoir de bons amis bien placés, ou bien je ne me l'explique pas. Le chantage à l'emploi dans une zone déjà durement touchée par le chômage, c'est classique. Circulez ya rien à voir.
Malheureusement l'usine était aussi mal gérée que pourrie. L'argent, ne nous inquiétons pas, n'a pas été perdu pour tout le monde. Il doit dormir quelque part dans un coffre blindé de banque étrangère.
En finir avec ce capitalisme là, certes oui, mais l'administration est la première complice, elle qui enquiquine jusqu'à l'absurde les petites sociétés dont le patron n'a pas le bras assez long...
Et c'est là que ça dérape; je suis dégoûtée. Je viens d'écrire quelque chose de positif (pour une fois; j'aimerais le faire plus souvent, cela me rassurerait sur l'avenir de ce pays) sur l'école, il faut qu'il gâche tout en se laissant encore aller à son fantasme interventionniste le plus délirant. Je cite :
Le président a profité de sa visite pour proposer la création d'un "fonds national pour la réindustrialisation" des zones en reconversion. "On va en débattre, c'est une proposition que je lance. Je me demande si on n'a pas intérêt à demander aux entreprises d'investir dans un fonds national" pour ces sites, a-t-il déclaré. Ce fonds serait "éventuellement abondé par l'Etat qui pourrait être un investisseur efficace", aux côtés des collectivités et des entreprises, a-t-il précisé lors d'une table-ronde.
La coupe est pleine; nos entreprises n'arrivent pas à investir, elles sont sous-capitalisées, et il faudrait encore qu'elles raquent pour faire des investissements d'état version Keynes, inutiles et coûteux, au nom d'une solidarité avec des sites désindustrialisés? Mais pourquoi donc sont-ils désindustrialisés? Laissez donc les investisseurs investir où ils veulent et aidez plutôt les chômeurs à quitter les zones sans travail pour aller dans des zones avec travail. Un peu de souplesse dans la politique du logement par exemple, en protégeant moins indûment les locataires et en changeant de politique "sociale" du logement, un peu plus de rapidité dans les actes de vente, un peu de facilité pour accéder à la propriété, mais aussi pour en sortir et acheter ailleurs... Et si ses endroits ne trouvent pas preneur, les collectivités locales peuvent peut-être se demander comment les rendre plus attrayants au lieu de pleurnicher après les subventions de l'Elysée et de faire les poches des entrepreneurs d'autres régions.