AUTOPSIE D'UN MENSONGE EHONTE

Publié le par Christiane Chavane

http://video. google.fr/ videoplay? docid=-899605598 6353195886
Ce lien ne fonctionne plus. Il montrait une vidéo qui passait récemment en boucle sur internet, comme par hasard au moment où Monsieur Bové attendait le verdict de la cour de cassation pour sa destruction d'un champ OGM. Le film réalisé par Canal + montrait une interview de chercheurs de Monsanto et ajoutait qu’après leur passage Monsanto avait fermé sa porte aux journalistes. Vu la façon dont le reportage avait été truqué (pour un scientifique les ficelles sont grossières) cela n’est guère étonnant. Nos journalistes interrogent aussi le président de la Commission du génie biomoléculaire, agence gouvernementale chargée d’études sur les OGM, et tronquent ses réponses, jetant le discrédit sur un organisme d’état qui n’a franchement aucune raison d’être à la solde d’un quelconque Monsanto. Pire ils font intervenir un soi-disant laboratoire italien démontrant le danger des OGM et que le gouvernement italien brimerait en refusant un financement public. Sans doute le gouvernement italien est il plus soucieux que le nôtre des deniers du contribuable et ne voit pas l’utilité de financer un groupuscule activiste anti-OGM : le dossier défendu par le laboratoire était plus que léger.
Il est inadmissible d’utiliser le mensonge et la diffamation pour faire passer des théories oiseuses. Voici comment procède Canal plus, sans doute aux ordres de quelque manipulateur anti-OGM (suivez mon regard), pour faire passer sa propagande. Le témoignage ci-dessous est édifiant, c’est celui du président de la commission du génie Biomoléculaire, victime de ce montage.
Plus inadmissible encore, il n’a aucun moyen autre que son carnet d’adresse e-mail pour faire rétablir la vérité. Canal plus, entreprise largement subventionnée par l’état, n’est pas même tenue à un démenti.
Ci-dessous la lettre du chercheur incriminé à ses collègues :
 
"Cher ami,
 
Vous avez, comme beaucoup de personnes, reçu par Internet un message vous invitant à visionner une vidéo sur les OGM présentée comme censurée.
 
Cette vidéo n’a pas été interdite d’antenne puisqu’elle a été diffusée sur Canal Plus le 15 novembre 2005.
 
Cette émission, dans laquelle je suis interviewé, porte sur un maïs génétiquement modifié présenté comme dangereux pour la santé, et une étude de toxicité qui aurait été volontairement dissimulée. Ce document manque d’objectivité, et accumule les erreurs et les inexactitudes ; avec des coupures bien choisies, l’on me fait tenir des propos, qui sortis de leur contexte, donnent lieu à interprétations erronées. D’ailleurs, M. Le Député Jean-Yves Le Déaut, alors président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), a écrit dans ce sens au rédacteur en chef de l'émission, une lettre de violentes protestations.
 
Revenons sur ce qui s’est réellement passé :
La CGB, saisie pour effectuer l’évaluation scientifique du dossier de mise sur le marché du maïs génétiquement modifié MON863, s’est interrogée sur les résultats d’une étude de toxicité sur les rats qui montraient des différences entre le lot témoin et les rats nourris avec l'OGM, sur différents paramètres biologiques. La CGB a alors demandé, à plusieurs reprises, des informations complémentaires (re-examen des coupes histologiques par des experts renommés, nouvelles données sur le poids des reins et autres études toxicologiques impliquant le même maïs transgénique) et a fait appel à un spécialiste français dans le domaine, avant de conclure au fait que les modifications observées correspondent à des anomalies fréquentes chez le rat de laboratoire et n’ont pas de signification quant à la toxicité du maïs OGM. Après plusieurs examens du dossier, la CGB a donc finalement conclu, à l’issue de 5 avis, à l’absence de risque pour la santé, par rapport à un maïs conventionnel.
 
On peut s’étonner que M. Gérard Pascal, membre de la CGB, toxicologue, rapporteur du dossier, et qui a été à l’origine des questions posées par la CGB sur le dossier, n’ait pas été interrogé par Canal+.
 
Il est regrettable que les interrogations de la CGB sur un dossier, illustrées par les 5 avis émis sur ce dossier et qui font partie du processus normal d’évaluation, aient été utilisées dans les médias pour semer le doute sur la sécurité des OGM autorisés et discréditer la Commission du génie biomoléculaire.
 
 
Marc Fellous
Président de la Commission du génie biomoléculaire"

Publié dans Environnement

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