BECASSINE ET LES BANQUIERS

Publié le par Christiane Chavane

Mademoiselle ROYAL s’en prend aux banques. C’est le nouveau bouc émissaire, après la Banque Centrale Européenne, les agences bancaires bien de chez nous !
Les banquiers ne sont pas des saints. De là à les traiter ouvertement d’escrocs et de profiteurs il y a une marge. Une banque est une entreprise à but lucratif. Le rapport entre l’agence et le quidam qui ouvre un compte est strictement identique au rapport entre un vendeur et un client. La banque fournit des services : elle gère votre argent et vous évite de le conserver dans un bas de laine où il se dévalorise et risque de se faire voler ; elle vous conseille pour d’éventuels placements ; elle vous ouvre des crédits pour des projets immobiliers, ou pour faire face à des dépenses imprévues.
Cela étant, votre banquier n’est pas un philanthrope. Il n’est pas là pour vous distribuer de l’argent à fonds perdus comme le fait l’état avec les biens des contribuables. N’attendez pas de lui qu’il vous aide si votre compte est systématiquement en dessous de zéro, parce que vous vivez au-dessus de vos moyens. Vous n’avez pas plus de chances que si vous allez voir votre patron pour lui réclamer une augmentation sous prétexte que vous avez envie de passer quinze jours aux Seychelles et n’en avez pas les moyens !
Le banquier sait tout sur vous. Il voit vos prélèvements. Ne venez pas pleurer que vous ne pouvez pas rembourser un crédit immobilier, si dans le même temps, vous vous êtes offert le dernier home cinéma complet avec un autre emprunt court terme fait directement sur le lieu d’achat, avec un TEG ahurissant.
Comme le vendeur vend de préférence à des clients qui paient, le banquier prête de préférence à des clients qui remboursent. Le chargé de compte de votre agence n’est qu’un employé et se gardera bien de prendre des risques inutiles.
Que les banques abusent un peu sur certains petits frais, c’est indéniable. La mienne ferait sûrement des économies de gestion lui permettant de baisser ses tarifs de tenue de compte si elle m’inondait moins de paperasse inutile. Qu’ils soient plus coulants avec des clients qui ont des placements chez eux qu’avec ceux qui n’en ont aucun, c’est l’évidence, car les placements sont toujours une garantie, même non écrite, lorsqu’on demande un prêt. Qu’elles soient frileuses avec les entreprises, c’est aussi indéniable. Elles accompagnent peu ou mal les petites entreprises, surtout en début d’activité. J’en ai moi-même fait l’expérience. Lorsqu’une entreprise démarre la trésorerie est désastreusement basse. De même lorsqu’elle se développe. Et les banquiers sont intraitables. Ils demandent régulièrement une caution sur vos biens personnels et vous êtes à peu près coincé. Au fur et à mesure que votre trésorerie s’améliore, que votre chiffre d’affaires monte, le sourire revient sur les lèvres de votre chargé de compte et c’est lui-même qui vient vous proposer des prêts. Dans le cas contraire il vous enfoncera sans scrupules.
Néanmoins l’aspect relationnel est aussi important entre le client et le chargé de compte que pour n’importe quelle entreprise commerciale. Il est toujours possible de changer de banque, personne n’est lié à son agence, sauf en cas de prêt, et encore. Il est extrêmement important, et surtout si l’on n’est pas riche, de bien connaître son banquier, et de ne pas hésiter à aller le voir avant de se trouver en situation difficile. Il vous aidera plus facilement si vous lui expliquez clairement votre problème et si vous paraissez de bonne foi, que si vous ne dites rien et lui laissez découvrir un bogue sur votre compte.
Mais aller dire comme le fait Ségolène que la banque s’enrichit avec les agios des comptes des personnes en difficulté, j’ai rarement entendu plus bête ! Comme si des comptes en permanence proches de zéro rapportaient des milliards aux banques !
En revanche l’état détourne une grande partie de l’épargne bancaire avec des placements de toutes sortes destinés à « faire du social ». Cela ne rapporte rien aux banques et complique la gestion. Mieux vaudrait arrêter et les laisser proposer des placements plus utiles, rapportant davantage, sans les pénaliser par des taxes. Même les petits clients y gagneraient.
Evidemment, il y a comme partout des gens moins honnêtes que d’autres, des chargés de compte peu scrupuleux qui peuvent vous mettre dans des situations impossibles, soit par incompétence soit par malhonnêteté. Mais la proportion est somme toute la même avec n’importe quel commerce : compte tenu du nombre de transactions, c’est assez marginal.

Publié dans Economie

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C
On a beau dire et répéter que changer de banque est essentiel si l'on veut obtenir les tarifs les plus intéressants du marché, l'écrasante majorité des Français ont gardé la même banque depuis au moins dix ans. Mais il faut comprendre cette situation : une relation d'argent avec son banquier est une relation de confiance avant tout, et cette confiance nécessite du temps pour se mettre en place. Il deviendrait alors difficile de changer de banque régulièrement. Qui plus est, changer de banque implique de mettre à jour bon nombre de choses, dont les virements automatiques auxquels l'on préfère ne pas toucher.En revanche, avoir un compte courant auprès de plusieurs banques est une solution intéressante, puisqu'elle permet de solliciter son banquier, que l'on connaît, pour un prêt, un placement, en faisant jouer la concurrence.
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C
<br /> J'ai changé de banque au moins 6 fois dans ma vie pour des raisons diverses et variées. Certes c'est toujours un peu compliqué et il faut rétablir une situation de confiance avec le nouveau<br /> banquier, mais quand on veut on peut.<br /> Avoir deux comptes c'est bien. Mais cela nécessite d'avoir au moins un petit patrimoine ce qui n'est pas le cas de tout le monde. Cela dit avec deux banques j'ai obtenu un meilleur prêt... dans la<br /> 3e. On peut faire jouer la concurrence même quand on a un seul compte.<br /> <br /> <br />
J
Que l'état se mêle à nouveau des banques, ça m'effraie au plus haut point. On dirait que l'exemple du Crédit Lyonnais n'a pas suffit ! Que faut il pour qu'il comprennent que l'état et les banques sont un couple voué à l'échec ?
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C
Peut être arrêter de nommer des copains de promo de l'ENA à la tête des banques et compagnies d'assurances. L'état est indirectement actionnaire des grands 'établissements financiers et les placements de type CODEVI, PEL et autres sont imposés aux banques par l'état. C'est ce que j'appelle détourner l'épargne. Pour Ségolène, évidemment, ce n'est pas assez!
A
Le socialisme, c'est l'assistanat. Le libéralisme, c'est le profit. Qui est l'un, qui est l'autre ?<br /> Allez voir sur mon blog, vous y trouverez mon livre "vues de la France d'en bas" (un français parle aux élus) qui vient de paraître. Vous serez surpris de découvrir que le français moyen peut avoir des idées. Vous pouvez vous procurer ce livre dans les conditions décrites sur le blog.
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C
J'ai noté cette phrase sur votre blog : "dans laquelle ils nous parlent de faire travailler plus et plus longtemps, d'heures supplémentaires et de création d'emplois : deux choses antinomiques."Je n'irai donc pas plus loin. Vous risquez de rester longtemps dans la France d'en bas, car en bon socialiste, vous n'avez pas compris que plus on travaille, plus on crée de richesses, et donc on fait grossir le gâteau à partager. Ce qui est antinomique, c'est l'inverse : moins on bosse et moins on crée d'emplois. Le libéralisme n'est pas opposé au social. C'est le seul système qui permette aux gens de s'épanouir. Et il n'y a pas que le profit. Certains trouvent leur bonheur autrement. Si vous voulez lire de bon livres je vous suggère Frédéric Bastiat, ou en plus moderne, Pascal Salin.