L'ULTIME ARGUMENT DU ROY

Publié le par Christiane Chavane

Mardi 21 novembre les pompiers de France (les soldats du feu, en novlangue) sont venus manifester à Paris. La dernière fois ils s'étaient contentés de bloquer le périph et de brûler des poubelles, là ils ont carrément jetés des boules de pétanque à la tête des "forces de l'ordre", blessant plusieurs policiers.

Le comble pour des agents de l'état dont le rôle est tout de même d'assurer la sécurité des personnes!

Ceux qui comme moi travaillent à deux pas de la place de la Nation ont pu assister de loin à ce spectacle navrant. Plus tard c'était la place Félix Eboué et l'avenue Daumesnil où régnait une gigantesque pagaille, et où passaient des norias de véhicules de police tout gyrophare dehors. Bref, notre tranquille 12e arrondissement était sens dessus dessous.

D'abord, pourquoi diable faut-il que tous les braillards du monde se donnent systématiquement rendez vous à Paris?

Il est compréhensible que les pompiers, dont le travail remarquable dans des conditions souvent difficiles n'est pas suffisamment reconnu, se sentent spoliés par rapport à certains services dits "publics" scandaleusement avantagés aux frais du contribuable; il est aussi compréhensible que dans une république bananière où seuls les braillards et les violents font la loi dans une totale impunité, ceux qui peuvent utiliser la violence comme dernier argument ne s'en privent pas. C'est le signe de la grave déliquescence de notre société. Louis XIV faisait graver sur ses canons : "ultime argument du roy", mais nous n'avons plus de roi. Les faucheurs d'OGM, les brûleurs de bagnole, les amateurs de pitbulls en folie, les bloqueurs de circulation en tout genre ne sont pas rois et ne devraient pas être écoutés, mais punis. En vertu du respect de la liberté du citoyen de se déplacer où il veut et quand il veut, de s'exprimer, et de son droit inaliénable de propriété. La violence ne devrait jamais tenir lieu d'argument. Or elle fait tâche d'huile. Parce qu'un acte est impuni, il en appelle un second, puis un troisième, plus grave et ainsi de suite. Dans notre pays frileux où l'état se prévaut à tout bout de champ du principe de précaution, nous sommes en train d'instaurer la loi du plus fort. Ignorance et violence remplacent égalité et fraternité. Quant à la liberté, il y a belle lurette qu'on ne sait plus bien ce que sait, en Hexagonie.

 

Publié dans Témoignages

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