POLITIQUE DEGRE ZERO
Le régime présidentiel français inclut un scrutin majoritaire à deux tours. En avril 2007 nous aurons à faire un premier tri parmi tous les candidats déclarés qui auront eu leurs 500 signatures d'élus. La logique républicaine veut que ce premier tour soit fait pour débattre, exprimer des idées, proposer des projets, et que chaque électeur choisisse en fonction de ses convictions et de ses préférences.
Le second tour est celui du choix. Il convient alors d'éliminer le candidat qui nous déplaît le plus, ou au contraire, d'entériner son choix du premier tour si notre candidat est encore en lice.
J'ai peur que cette fois le second tour ne soit qu'un tour éliminatoire destiné à dégager le plus nuisible.
Pour ce qui me concerne il est bien évident que l'ennemi est la gauche. Cette gauche marxiste qui veut régenter notre vie, tout collectiviser, tout posséder et redistribuer des miettes de pain rassis aux citoyens. Cette gauche antilibérale qui veut nous priver de nos libertés et qui a déjà bien commencé. Je ne fais aucune différence entre Madame Royal, Monsieur Besancenot ou Bové, Madame Buffet ou Madame Voynet : tous sont allés à l'école de Karl Marx, tous sont anti capitalistes, tous sont anti libéraux, tous sont des fossoyeurs de liberté, des incompétents économiques, des décervelés incapables de discuter autrement qu'en employant des slogans appris par coeur ou des invectives.
Ils ont bien un programme : prendre le pouvoir et le garder. Piller pour leur propre compte les richesses de la France, produites par vous et moi. Bien sûr nous ne continuerons pas longtemps à les produire, si ces gens nous spolient systématiquement. Nous ferons comme en URSS : nous ferons semblant de travailler. Alors il faudra, comme le fit Lénine, réinventer les camps de travail. Mais la productivité n'y a jamais été très bonne. Les esclaves travaillent mieux quand on les paie correctement et qu'on les respecte - mais ce ne sont plus des esclaves.
L'enjeu est donc très simple : les libéraux contre les autres. Je range également Sarkozy dans le camp des collectivistes, mais pas à ce point là. Il y a des degrés dans l'ignominie. Il est donc clair que si j'avais le choix entre la dinde royale et notre super-flic, je n'hésiterais pas 30 secondes à voter pour Nicolas Sarkozy. Mais au premier tour, c'est autre chose. Nous devons peser dans le débat si nous voulons que Sarkozy écoute un peu les libéraux et entreprenne quelques réformes indispensables.
Rien ne prouve d'ailleurs que le second tour se passera entre les 2 vedettes. Toutes deux ont oublié qu'avant le second tour il y en avait un premier. Cela risque d'être fatal à l'un ou à l'autre, et peut-être aux deux.
Or, de débat, il n'y en a pas. Nous avons du show-biz. Les deux vedettes occupent le terrain, de temps en temps le petit Hulot vient semer la zizanie. Les médias se repaissent de "politique people". Les grands dossiers ne sont jamais évoqués, jamais discutés, sauf avec des slogans à l'emporte-pièce. Les autres candidats n'ont droit qu'au silence et au mépris de la presse. Même Bayrou, dont je n'ai toujours pas compris la position.
Ce n'est pas la première fois que la campagne électorale est occultée, comme si on voulait empêcher les Français de se faire une idée de ce qui les attend. Etonnons nous du taux d'abstention : qui voudrait signer un chèque en blanc à ces gesticulateurs? Mais jamais le niveau n'avait été aussi bas, aussi minable. Cela tient-il aux candidats? Côté socialiste sans aucun doute, nous avons une analphabète. Si au pays des aveugles les borgnes sont rois, on se demande quel est le niveau intellectuel des autres dirigeants du parti. Ont-ils, comme Pol Pot, envoyé les plus intelligents aux champs?
Reste à savoir si le Grand Nuisible National va se représenter pour un troisième mandat, afin de brouiller un peu plus les cartes. Il le fera s'il peut faire du mal à la France!
Certes nous n'avons pas accès aux grands médias, mais le manifeste des alter-libéraux, en librairie depuis le 11 janvier, connaît un certain succès. Puisse-t-il être lu et faire comprendre aux Français qu'on les berne depuis des années!