LETTRE OUVERTE A UN ANTI-LIBERAL

Publié le par Christiane Chavane

Il est fort drôle d'avoir en France un collectif anti-libéral, dans un pays où le libéralisme n'existe que sous forme d'épouvantail dans les contes pour vieux communistes retraités ; lesquels, c'est bien connu, ne peuvent pas brandir le crucifix, et doivent donc se contenter de ressasser des litanies éculées sur le "grand Kapital Monopolistik aux ordres de la Finanz International".

Je viens d'en trouver un bel exemple sur un forum, un adepte de Besancenot qui promet 300 euros de plus à chaque salarié tout de suite, et voici ma réponse :

Cher Monsieur
Votre foi en l’anti-libéralisme est presque de l’idolâtrie religieuse. Hélas, faut il vous faire remarquer que l’anti-libéralisme a un autre nom : le collectivisme, qui mène toujours au totalitarisme. Qu’il s’appelle national-socialisme ou qu’il s’appelle communisme, ou maoïsme, il a toujours le même résultat. Bien sûr les avancées sociales de l’ex URSS ou de la Corée du Nord nous sont d’autant plus imperméables que les transfuges qui, tels Soljenytsine, ont eu la stupidité de fuir ces paradis sur terre ne sont évidemment pas crédibles pour vous, et que ceux qui, bien peu nombreux, ont fait le voyage en sens inverse ne sont jamais revenus pour témoigner.
Vous vous réclamez à tort de 1789. La révolution a aboli les privilèges d’une caste, mais nous en avons recréé une autre, bien pire : l’administration et ses suppôts. 1789 fut justement le triomphe du libéralisme, avant que les ennemis patentés de la liberté ne gagnent et ne fassent régner la terreur.
Ne fustigez pas l’entreprise française, parce que malheureusement l’économie est une science, elle a des règles et les ignorer ne les empêche pas d’exister. Lorsqu’on ignore délibérément la pesanteur et qu’on se jette par la fenêtre du 8e étage, on se tue. Les entreprises de ce pays ont grand mérite de ne pas fuir notre enfer fiscal et paperassier. Si elles n’étaient pas là pour créer des richesses comment croyez vous que nous financerions la gabegie étatique, les services publics qui vous sont si chers (et si coûteux) et l’assistanat galopant ? Dommage que pour payer tous ces parasites en grève tournante, facilitée par leur situation de monopole, il nous faille mettre les salariés du privé à la portion congrue, et bien souvent au chômage. Les ressources ne sont jamais illimitées. A force de les piquer dans la poche du contribuable, il finira par ne rien rester.
Vous sciez la branche sur laquelle vous êtes assis. Donc puisque vous semblez être membre de EDF, je me permets de vous éclairer. Là où je vous rejoins, c’est sur les entreprises peu citoyennes du CAC 40, dont les (ir)responsables ne sont pas des entrepreneurs, mais bien souvent des énarques qui n’y ont jamais investi un centime à eux, et ne connaissent pas plus l’économie et l'entreprise que monsieur Besancenot. Mais ils savent calculer des intérêts financiers.
Vous voulez du pouvoir d’achat ? Faites passer la part des emplois publics de 25 à 13% comme dans la moyenne européenne et vous gagnerez tout de suite au moins 200 milliards d’euros à donner aux salariés. Sur 25 millions d’actifs chômeurs inclus, cela représente 8 000 euros par personne et par an. Bien mieux que les 300 euros par mois de notre facteur que vous ne pourrez jamais financer. Et c’est largement sous évalué.
Très cordialement

Publié dans Comptes rendus

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