A PARIS, EN VELO...

Publié le par Christiane Chavane

« Automobilistes attention !

Dans certaines rues à sens unique où la vitesse est limitée, ne soyez pas étonnés : les cyclistes sont autorisés à rouler à contresens, au titre d'une disposition du code de la route ! Ces dispositifs, expérimentés pendant 6 mois en liaison avec la Préfecture de Police, permettent de faciliter les déplacements des cyclistes, tout en veillant à leur sécurité. Ils seront progressivement généralisés dans les voies limitées à 30 km/h. »

Le texte ci-dessus provient de la lettre des déplacements de la Mairie de Paris.

 Concrètement, cela signifie que la Mairie de Paris est en train de faire modifier le code de la route pour que les cyclistes puissent prendre officiellement les « petites » rues à sens uniques. Bien entendu les cyclistes le font depuis longtemps, mais jusqu’ici ce n’était qu’une tolérance, ce qui les incitait à la prudence. Il faudra quand même leur rappeler qu’entre un vélo et une voiture c’est la voiture qui gagne !

 Quelles conséquences si ce dispositif est appliqué et ensuite généralisé ?

 La tolérance devient un droit. Le cycliste n’a donc plus à « être prudent », puisqu’il est sur sa voie de circulation.

 Qui y perdra ? En premier lieu, les piétons ! En effet il est naturel lorsqu’on traverse une rue à sens unique de regarder du côté d’où vient la circulation. Le piéton ne pense pas forcément à vérifier de l’autre côté. Or les cyclistes sont silencieux. J’ai moi-même failli me faire renverser sur un passage protégé il y a six mois alors qu’un agent municipal en vélo a débouché comme un malade à contresens dans la rue Rottembourg. Je lui ai alors demandé s’il donnait l’exemple et il m’a froidement répondu oui. Sans commentaire !

 Et d’abord je pense évidemment à nos enfants car ils seront les premières victimes de cet arrangement avec la loi. Rappelons qu’un vélo peut tuer un piéton, c’est déjà arrivé.

 En second lieu, mais là on peut supposer que c’est voulu, le symbole de la bourgeoisie pour nos élus, l’automobiliste. De fait si l’on donne au cycliste le droit de rouler à contresens, on lui donne par la même occasion priorité sur l’automobiliste roulant dans le bon sens. Simplement parce que, de par la loi Badinter, le conducteur d’un véhicule motorisé est systématiquement responsable lorsqu’il a un accident avec un non motorisé (piéton, vélo, roller, liane ou autre), même s’il n’a commis aucune faute. Il suffira donc d’un cycliste un peu hargneux pour bloquer entièrement une rue.

Bien sûr le risque est assez faible. D’abord il n’y a pas de cyclistes hargneux ! Ensuite ils ne sont pas très nombreux. Je me suis postée récemment au carrefour Daumesnil – Michel Bizot et j’ai compté. Il était 6 heures du soir, en semaine, il faisait beau. Pour 100 voitures qui remontaient l’avenue, j’ai vu 2 scooters sur la piste cyclable et un vélo sur le trottoir, zigzaguant entre les parents d’élèves qui attendaient leurs enfants à la sortie de l’étude de l’école primaire et maternelle Daumesnil.

 Je me demande vraiment comment un préfet peut se prêter à ce genre de tarabiscotage du code de la route.

 J’ai aussi la très nette impression que le but de la Mairie est de se réserver des voies de circulation pour les convois officiels, comme ce fut le cas à Moscou, pendant que le bon peuple pédale.

 Les libéraux sont pour le respect de la loi ; une loi universelle. Les autres sont plutôt disposés à s’asseoir dessus, et à faire des lois de complaisance pour arranger tel ou tel groupe électoral.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans Articles de fonds

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