TRAIN D'ENFER
PARIS - Dans un entretien au "Figaro", Jean-Louis Borloo confirme que, dans le cadre du Grenelle de l'Environnement, plusieurs lignes TGV seront prolongées, avec "un appel d'offres pour la ligne Tours-Bordeaux", qui "représente un investissement de sept milliards d'euros". "De même, on prolonge les lignes entre Le Mans et Rennes, Baudrecourt et Strasbourg, ainsi que le contournement de Nîmes et Montpellier".
"Ce n'est qu'un début, nous lançons les études pour les lignes transversales: entre Nantes et Lyon en passant par Nevers, entre Toulouse et Narbonne, Nîmes et Perpignan", précise-t-il. "Ces lignes seront complétées par une radiale vers Clermont-Ferrand: nous relierons ainsi la France, l'Espagne et l'Italie en organisant la grande traversée est-ouest par le sud".
"L'objectif c'est bien de faire diminuer considérablement le trafic des camions, notamment étrangers. Une étude entre Nîmes et Montpellier montre que quatre camions sur cinq sont étrangers", souligne le ministre de l'Ecologie. "Nous voulons avec les transporteurs routiers organiser les transferts route-rail sur les grandes distances". AP
IL FAUT QUE JE ME PINCE POUR VERIFIER QUE JE NE SUIS PAS EN TRAIN DE FAIRE UN CAUCHEMAR!
Actuellement le rail est aux mains d'une entreprise d'état dont la gestion est pour le moins calamiteuse. Le fret est soi-disant libéré, mais tenu d'en passer par RFF dont les interactions avec la SNCF sont plus qu'opaques. Non seulement nous refusons de libérer le transport voyageurs, mais la SNCF s'emploie activement à dégoûter les entreprises de faire appel à ses services pour le transport de marchandises.
Monsieur Borloo a constaté une évidence : entre Nîmes et Montpellier 4 camions sur 5 sont étrangers. Et s'est-il demandé si les routiers en question étaient prêts à faire le trajet en TGV et à quelles conditions? Ces camions font-ils le trajet Espagne-Italie ou n'est ce pas plutôt Espagne-Europe du Nord et Italie-Europe du Nord? La construction (privée) du viaduc de Millau a d'ailleurs détourné sur cette route des poids lourds qui prenaient plutôt la A7, ce qui explique sans doute la présence de camions italiens. Nous sommes à la croisée des chemins et recevons de nombreux poids lourds de transit. Laissons offrir aux transporteurs des services concurrentiels et de qualité, mais ce n'est pas à l'état de décider des itinéraires. S'il y avait vraiment un marché en ce domaine, d'ailleurs, les offres fleuriraient, puisque la dérèglementation est faite.
Les études de marché d'une entreprise ont-elles vocation à être faites par le ministère de "l'écologie et du développement durable" (un titre grotesque, mais avant que nos z-élites fassent la différence entre l'écologie et l'environnement, la terre a le temps de s'arrêter de tourner)?