ELLE S'APPELAIT ANNE-LORRAINE SCHMITT

Publié le par Christiane Chavane

L'un de mes amis me fait suivre ce mél... J’estime normal de le répercuter car je suis outrée par l’attitude de notre chef de l’état, qui a plus de compassion pour les canailles que pour les victimes, surtout lorsqu’elles sont françaises et blanches. Serait-ce là sa façon de voir « la discrimination positive » ? Monsieur Sarkozy est partout sauf à sa place. Pour faire bonne mesure il fait envoyer des hélicos tourner autour de Villiers pour faire croire qu’il s’occupe de sécurité, pendant que MAM fait des déclarations fracassantes. Mais les déclarations ne remplacent pas les actes, et n’effacent pas les gaffes. Non, Monsieur le Président, les 2 jeunes en moto n’étaient pas les angelots que l’on nous fait croire, et la police n’a rien à se reprocher, par conséquent vous n’avez pas à vous prosterner devant la famille. Cela ne fait que renforcer leur sentiment de haine envers la France et jeter de l’huile sur le feu. Cela ne fait que leur donner l’impression que nous sommes des faibles et que tout leur est désormais permis. En revanche, la pauvre Anne Lorraine est bien la victime d’une justice déviante.

 
Une chose me plairait : que le juge qui a mis en liberté cette ordure* sans assurer aucun suivi ni médical ni policier aille présenter ses excuses à la famille d’Anne Lorraine. Voilà qui aurait de la gueule, un magistrat qui rend des comptes à ceux qui paient lourdement le prix de son irresponsabilité.

* Ce n'est pas un malade mais bien une ordure. Sinon, que faisait-il avec un couteau?
 
Elle s'appelait Anne-Lorraine Schmitt

Bien sûr, comme tout le monde, j'avais été choqué et ému dimanche, en entendant à la radio qu'une jeune étudiante en journalisme avait été retrouvée en fin de matinée, agonisante, dans une rame du RER D en gare de Creil, après avoir été frappée de nombreux coups de couteau. Et relativement soulagé d'apprendre, dès le lendemain, que son assassin, blessé au cours de l'agression, avait été arrêté avant de passer aux aveux. Mais le pire, pour moi, restait à venir.

Le pire, je l'ai appris hier après-midi. Le pire, c'est que je connaissais cette jeune fille, que j'avais eu le temps de juger et d'apprécier pendant les deux mois de stage qu'elle fit l'an dernier à Valeurs Actuelles, dont je dirigeais alors la rédaction. Elle s'appelait Anne-Lorraine Schmitt, avait 23 ans, et faisait partie de ces enfants qui semblent n'être nés que pour combler leurs parents de joie et de fierté. Ainée d'une fratrie de cinq garçons et filles, elle avait passé son bac à la Maison de la Légion d'Honneur de Saint-Denis avant d'être reçue à l'Institut d'Etudes Politiques de Lille, puis d'intégrer à l'automne 2006 le Celsa, l'excellente école des sciences de l'information et de la communication dépendant de la Sorbonne.

Durant son stage, elle avait frappé toute la rédaction par sa culture générale, sa maturité, son exigence vis-à-vis d'elle-même. Une exigence qui lui venait probablement de sa foi : profondément croyante, Anne-Lorraine s'était fortement engagée dans le mouvement scout. Ce qui ne l'empêchait nullement d'être une jeune fille de son temps, charmante, brillante et appréciée de tous.

Dimanche matin, ses parents l'attendaient sur le quai de la gare d'Orry-la-Ville pour aller en famille à la messe. Un délinquant sexuel récidiviste d'origine turque, déjà condamné en 1996 à cinq ans de prison pour un viol commis sous la menace d'une arme sur la même ligne du RER, aura donc brisé leurs vies en même temps que celle de leur fille. Mais Anne-Lorraine aura été courageuse jusqu'au bout : en se défendant, en empêchant son agresseur de parvenir à ses fins, elle aura réussi à le blesser en retournant son arme contre lui, ce qui devait permettre son arrestation ultérieure. En félicitant les enquêteurs de cette conclusion rapide, Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, a assuré les proches d'Anne-Lorraine de sa profonde compassion.

Quelques heures plus tard, à quelques kilomètres de là, les jeunes Moushin (15 ans) et Larami (16 ans), conduisant à grande vitesse et sans casques une moto de cross non homologuée, se tuaient en percutant de plein fouet un véhicule de police en patrouille. Leur mort, on le sait, sert depuis deux jours de prétexte à l'embrasement de plusieurs communes du Val-d'Oise, avec tirs de chevrotines, de grenaille et de balles contre les forces de l'ordre (plus de quatre-vingts policiers blessés) et incendies de commissariats, d'écoles, de bibliothèques et de commerces.

Pour tenter d'apaiser les esprits, le chef de l'Etat pourrait recevoir ce mercredi les parents des deux jeunes morts de Villiers-le-Bel. Serait-ce trop lui demander que d'avoir aussi un geste fort vis-à-vis de la famille et des proches d'Anne-Lorraine ? Par exemple en étant représenté à un haut niveau - voire en se rendant lui-même, comme il sait le faire - aux obsèques de cette jeune fille exemplaire qui auront lieu samedi, à 14h, en la cathédrale de Senlis. Il serait juste, en effet, que les victimes innocentes aient droit dans ce pays à plus d'égards que des délinquants responsables de leur propre malheur.

Gérard GACHET Valeurs Actuelles
 

Publié dans Témoignages

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
Monsieur Sarkozy est partout sauf à sa place. Pour faire bonne mesure il fait envoyer des hélicos tourner autour de Villiers pour faire croire qu’il s’occupe de sécurité, pendant que MAM fait des déclarations fracassantes. Mais les déclarations ne remplacent pas les actes, et n’effacent pas les gaffes. Non, Monsieur le Président, les 2 jeunes en moto n’étaient pas les angelots que l’on nous fait croire(...)Alors que je regarde peu les informations j'en ai autant appris sur les deux jeunes de villiers que cette malheureuse jeune femme assassinée. Mais c'est part Mr Sarkozy que j'ai appri ce dernier  drame. Je suis certaine qu'il enrrage ( cf la façon dont il s'est exprimé)." (Mr Sarkozy )qui a plus de compassion pour les canailles que pour les victimes, surtout lorsqu’elles sont françaises et blanches. " Ainsi je trouve cette phrase fausse et un peu trop ironique. Comment comparer ces deux fins tragiques? Ils sont d'origine etrangere, ils roulent sans casque ils vont peut etre vite mais? Ce n'est pas une mort plus justifiée. Ce n'est pas parce que leur parents sont les parents de jeunes "comme ceux-là" que Sarkozy ne peut faire un geste! Toutes les délinquances qui s'ensuivent sont autres choses. Oui des malintentionnés se servent de leur mort pour "tout casser". Et si Mr Sarkozy fait un geste envers les parents c'est pour monter qu'ils ne sont pas rejetés. Mr Sarkozy sait tres bien que ce ne sont pas des angelots et alors? je me repete leur mort n'est pas plus justifiée.Mr Sarkozy est scandalisé par cet erreur de diagnostic sur ce recidiviste.Peut etre que mon message va déranger, seulment Un seul homme ne peut pas porter toutes ces dénonciations sur lui. pas même un président.On n'arrengera pas les choses c'est vrai.
Répondre
C
Bien sûr vous avez raison. Leur mort n'est pas justifiée. Aucune mort tragique n'est jamais justifiée. Se tuer même pour avoir volé une moto (car elle était volée mais les infos ont oublié de le mentionner) est disproportionné à la faute.Ceci étant, ils se sont tués tous seuls, contrairement à Anne-Lorraine, victime d'un meurtrier.Mais le fonds du problème n'est pas de savoir si l'un est plus justifié que l'autre. Le fonds du problème est que recevoir les victimes de faits divers n'est pas le rôle du président. Avoir reçu les parents des jeunes sans savoir qu'ils étaient des délinquants -ou en le sachant mais pour obtenir la paix dans les banlieues - était une faute. Et même si ces jeunes avaient été des anges, c'eut été une erreur. Ensuite il s'est aperçu de sa gaffe et il a été obligé de la rattraper. Mais c'est le début d'un engrenage. Son rôle n'est pas de jouer les assistantes sociales. Son rôle est de faire ce pour quoi il a été élu, réformer la France.
S
Sarkozy ne guérit pas les écrouelles et ne ressuscite pas les morts...Paix à l'âme de cette pauvre jeune fille. 
Répondre
C
PARIS (Reuters) - Le président Nicolas Sarkozy devait recevoir à la mi-journée les parents d'Anne-Lorraine Schmitt, jeune femme poignardée à mort dimanche dernier dans le RER D, annonce son porte-parole dans un communiqué.Communiqué reçu entre temps. Certes, Sabine, il ne peut pas et on ne le lui demande pas. On lui demande juste de rester à sa place et de ne pas faire deux poids, deux mesures.