REFLEXIONS POLITIQUEMENT INCORRECTES
Un article lu sur la toile, et reproduit avec accord de l'auteur :
Gabriel Lévy
Gabriel Lévy
22 novembre 2007
La rubrique risque d’être longue. Autant commencer !
Le prix d’un otage s’élève en fonction de l’importance de ceux qui négocient sa libération. La liberté de Madame Ingrid Betancourt coûtera d’autant plus cher que ceux qui l’entourent de leur sollicitude ont un rang plus élevé : MM. Sarkosy, Uribe, Chavez, Delanoë…. Pardonnez les oublis, ils sont si nombreux !
Il est étrange que des responsables aussi éminents ne prennent pas en compte le fait que leur intervention n’aura pour résultat que d’accroître les exigences de la part de "combattants" sans foi ni loi ; que pour des terroristes, la vie des autres n’a qu’une valeur marchande, celle que les négociateurs veulent bien lui donner. Comme toujours, nous le savons, la seule question en suspens est : combien ?
Il faut aussi remarquer que sa détention est due à un engagement politique strictement colombien (député, puis sénateur et candidate à la présidence de ce pays), ainsi - selon son propre gouvernement - qu’à son imprudence pour les besoins de sa campagne électorale.
Il faut observer aussi que d’autres captifs, tout aussi innocents, n’ont pas disposé de cette immense sollicitude. Tels sont les cas, par exemple, d’un français, simple commerçant, prisonnier des FARC, d’un navigateur de plaisance égaré près du rivage iranien, d’un bi-national (lui aussi !) « rapté » et actuellement l’hôte des prisons du Hamas.
Malheureusement pour Madame Betancourt, le mieux est l’ennemi du bien, et il n’est pas certain que la politique spectacle accélère sa libération (1).
Nos concitoyens, ainsi que nos amis démocrates (américains et espagnols, pour ne citer qu’eux), n’ont guère de raison de se réjouir d’une politique spectacle qui conduit la France à donner la réplique à des personnages tels que MM. Kadafi et Chavez. L’un et l’autre se servent de nous (2). Conscients de l’intérêt que nous portons à ce que la représentation soit applaudie du public, ils nous vendent chèrement le rôle.
Heureusement, pour la plupart des Français, la critique de M. Chavez est politiquement correcte.
1- François Hauter : « L’Ingridgate ou la France perdue dans le labyrinthe colombien ». Le Figaro 14 février 2006
2- Adolfo R. Taylhardat (ancien ambassadeur en France) : « Le président Sarkozy doit savoir qu’en recevant Hugo Chavez comme son invité officiel, il lui a offert, de manière tacite, un appui dans son projet sinistre de devenir président à vie et d’instaurer au Venezuela un régime néocommuniste.». Le Figaro, 21 novembre 2007.