Le nouveau XV de France est arrivé

Publié le par Christiane Chavane

J'attendais impatiemment et avec inquiétude la composition du nouveau gouvernement. NS a tenu parole  : il n'y a que 15 ministres, ce qui porte pour le moment à 21 les membres du gouvernement en rajoutant les secrétariats d'état. Mais d'autres sont prévus après les législatives. Nous verrons si Monsieur Klarsfeld y est... ou si son suppléant s'est fait rouler.

Voici la liste des gagnants du tirage :

Premier ministre : François Fillon - pas de surprise.

Ministre d'état, ministre de l'écologie, du développement et de l'Aménagement durables : Alain Juppé.
Ministre de l'économie des finances et de l'emploi : Jean Louis Borloo
Ministre de l'intérieur de l'Outre Mer et des collectivités territoriales : Michèle Alliot-Marie
Ministre des Affaires étrangères et européennes : Bernard Kouchner
Ministre de l'immigration de l'intégration de l'identité nationale et du codéveloppement : Brice Hortefeux
Garde des sceaux, ministre de la Justice : Rachida Dati
Ministre du Travail des relations sociales et de la solidarité : Xavier Bertrand
Ministre de l'Education Nationale : Xavier Darcos
Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche : Valérie Pécresse
Ministre de la Défense : Hervé Morin
Ministre de la Santé de la jeunesse et des sports : Roselyne Bachelot-Narquin
Ministre du logement et de la ville : Christine Boutin
Ministre de l'Agriculture et de la Pêche : Christine Lagarde
Ministre de la culture et de la communication, porte-parole du gouvernement : Christine Albanel
Ministre du budget des comptes publics et de la fonction publique : Eric Woerth

Secrétaire d'état chargé des relations avec le parlement : Roger Karoutchi
Secrétaire d'état chargé des affaires européennes : Jean Pierre Jouyet
Secrétaire d'état chargé de la prospective et de l'évaluation des politiques publiques : Eric Besson
Secrétaire d'état charég des transports : Dominique Bussereau
Haut Commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté : Martin Hirsch

Certains noms avaient déjà été cités ces derniers jours par la presse et ne constituent pas une surprise majeure. Il fallait bien remercier Eric Besson, notamment, pour le rôle anti-Ségolène qu'il a joué dans la campagne présidentielle. Bien que socialiste, c'est un bon économiste et nous verrons s'il est capable de s'affranchir de ses idéologies. Il réserve peut-être de bonnes surprises. Bernard Kouchner aux affaires étrangères, cela ne me choque pas non plus, bien que sa prestation en Somalie ait frisé le ridicule et qu'il ne m'ait pas éblouie au Kosovo... Nous verrons bien.

En revanche le grand ministère de l'environnement avec titre de ministère d'état était la vision de Hulot, vision dont j'ai dit le plus grand mal. C'est pour moi une source de gaspillage, d'inefficacité et la garantie du jacobinisme le plus fou au service d'une pléthore de fonctionnaires incompétents parce que loin du terrain. Y mettre Alain Juppé, une caricature d'énarque, ami de Jacques Chirac, est à mon avis pire que tout. Notre environnement le paiera cher et nous aussi en tant que contribuables. Les conséquences d'une politique environnementale du type de celle que nous propose Hulot et que fera Juppé, risquent d'être dramatiques pour notre économie alors que la croissance repart en Europe et que nous peinons à suivre.

Si personnellement j'apprécie Michèle Alliot-Marie et trouve que le ministère de l'intérieur lui va parfaitement, je doute qu'elle parvienne à un résultat tangible avec Madame Rachida Dati à la justice. Les propos communautaristes de cette dernière me laissent penser qu'une justice efficace et équitable n'est pas pour demain. J'attends d'être démentie dans les faits. En attendant je souhaite bonne chance à MAM, parce que sans un appui sérieux du ministère de la justice, le ministère de l'intérieur ne peut pas être efficace.

On nous ressort Roselyne Bachelot. Nullissime à l'environnement, où elle a réussi à faire payer la pollution des rivières par l'agriculture et l'élevage intensif aux sociétés de pêche, qui en sont les premières victimes, et à faire une loi sur les risques industriels sous forme d'usine à gaz, elle est recasée à la Santé. 

Valérie Pécresse à la Recherche? Elle y connaît quelque chose?

Les deux meilleurs pour la fin : Jean Louis Borloo aux finances et à l'emploi. Rien que ce titre, c'est la certitude que l'état refuse de se détacher de l'économie et veut peser sur la politique industrielle et commerciale de la France. Avec Borloo en prime, nous allons importer des tas de femmes de ménage des pays de l'est, ce qui va faire grimper les créations d'emploi (aidés) sans faire diminuer le chômage. En revanche ce n'est pas comme ça que nous ferons créer des emplois à haute valeur ajoutée (ceux qui permettent d'employer des femmes de ménage sans aide de l'état). Espérons que Xavier Darcos, qui était déjà un bon secrétaire d'état à l'enseignement, pourra transformer radicalement l'école. Mais si l'enseignement supérieur ne suit pas, cela ne suffira pas.

Monsieur Emmaüs - enfin - obtient un poste, et là, bonjour les dégâts : les "droits à" opposables au logement, à l'énergie, à l'eau, aux transports, aux vêtements, au papier, aux sacs de riz (voir Kouchner), à tout et à n'importe quoi vont fleurir.

En résumé, je me réjouis de n'avoir pas voté NS au premier tour et me désole de n'avoir pas eu un meilleur choix au second! Mais je suis très inquiète pour l'avenir. Les libéraux doivent impérativement serrer les rangs et se faire entendre aux législatives, si nous voulons limiter les dérives de ce gouvernement.

Publié dans Comptes rendus

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M
Le ralliement de Besson prouve bien que les propositions en économie de Sarkozy ne diffèrent guère de celles de Royal.La nomination de Borloo renforce mon scénario rêvé: la situation économique va végéter en l'absence de réformes radicales et rapides, et soulever un mécontentement d'une partie importante de l'électorat de droite.Sarkozy sera obligé de choisir une vraie rupture, libérale par définition: il nommera Madelin ou Novelli. Par contre, comme vous, je m'inquiète de la conviction de Sarkozy concernant la responsabilité humaine dans le réchauffement de la planète.De nouvelles lois et impôts probables (n'avait-il pas évoqué une taxe routière?)
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C
Il avait prévu non seulement une taxe routière mais remettre la vignette. Sarkozy hésitait aussi entre la TVA sociale et le report d'une partie des charges sociales sur l'écologie (de sorte qu'il fera les 2, puisque la taxe verte existera, et gardera les charges sociales actuelles). Nous n'avons pas fini de passer à la caisse et nous ne sommes pas près de faire diminuer le poids de la fonction publique. Je ne crois pas à votre scénario rêvé de rupture. Bien que notre croissance soit moindre que celle du reste de l'Europe, elle est assez forte pour justifier que rien ne bouge puisque de l'argent va rentrer dans les caisses pour payer toutes les promesses improbables. De plus de nombreux départs en retraite prévus vont assouplir un peu le marché de l'emploi, donc pourquoi changer?