ALORS, EURO?

Publié le par Christiane Chavane

Le choix d'un bouc émissaire a toujours été le moyen le plus simple de se défausser de ses responsabilités. Nos candidats UMP, PS et autres socialo-marxistes ont trouvé le coupable : tout ça, notre manque de croissance, nos exportations maigrichonnes, nos chômeurs, le mauvais temps, le réchauffement, l'absence de pétrole en Auvergne, c'est la faute à l'euro. Il faut d'urgence prendre le contrôle de la BCE! Mieux encore si nous pouvions revenir à notre bon vieux franc, nous serions sauvés!

Malheureusement le lynchage de boucs émissaires ne résout pas les vrais problèmes.

Allons Messieurs Sarkozy, le Pen, Villiers, Besancenot, Bové, Nihous et l'autre gugusse dont je n'ai même pas retenu le nom tellement il est insignifiant et Mesdames Royal, Buffet, Voynet, Laguillier... Arrêtez de prendre les Français pour des idiots. Il n'y a que Bayrou pour défendre l'euro et la BCE. Est-il donc le seul sérieux? C'est grave!

L'indépendance de la BCE est primordiale pour éviter les dérives des politiques de l'Union Européenne, avec nos politiciens toujours prompts à promettre l'intenable. C'est à ce prix que l'Europe s'en sort dans le contexte d'une compétition internationale toujours plus âpre. N'oublions pas aussi que l'euro fort nous aide à payer moins cher notre pétrole, et qu'il est une garantie de crédibilité sur la scène internationale. On ne fait pas crédit à des malpropres dont la monnaie se déprécie tous les six mois. Mais cette indépendance est insupportable pour nos étatistes forcenés. Quelque chose qui leur échappe, qu'ils ne contrôlent pas, c'est dérangeant au possible. Quelque chose qu'ils ne parviendront pas à saboter, à gâcher, à gaspiller.

Qu'on ne vienne pas nous raconter que nous avons du mal à exporter à cause de l'euro. L'Allemagne a des coûts de production supérieurs aux nôtres, et le même euro. Pourtant elle est championne toutes catégories ès-exportations.

Qu'on ne vienne pas nous raconter que notre croissance pâtit de l'euro. Nous sommes bons derniers de l'Europe. Tous les autres pays de la zone euro affichent des scores de plus de 3,5%, et même 4 chez certains, quand nous nous traînons lamentablement avec un petit 2 les bons jours. Même l'Allemagne fait mieux que nous malgré le boulet de ses territoires de l'est à tirer.

Qu'on ne vienne pas nous raconter que le taux de chômage est dû à l'euro. Il est dû au gaspillage de l'état qui est en train de tuer les classes moyennes pour une hypothétique redistribution. Il est dû au manque de flexibilité de l'emploi, au code du travail incompréhensible, aux 35 heures, aux impôts, taxes et prélèvements imbéciles et injustes, à la création massive de postes inutiles dans le secteur public. Il est dû au fait que pour payer cette gabegie invraisemblable nous nous sommes endettés à 65% de notre PIB. Un endettement exclusivement dû aux dépenses de fonctionnement alors que les investissements utiles sont en stand-by, faute d'argent, pas seulement au plan national mais aussi dans les régions. Donner des charentaises gratuites aux lycéens est un gaspillage. Maintenir les routes en état est utile. Mon dernier voyage à la Rochelle m'a montré quel choix avait été fait et avec quel résultat.

Que veulent les anti-euros? Revenir au franc? Ils espèrent probablement que, au vu de notre dette de 1100 milliards d'euros (je suis gentille, je n'inclus pas les retraites non provisionnées du secteur public, cela doublerait la facture, mais 1100 milliards me suffisent pour le moment), une dévaluation logique de 60% permettrait d'éponger la dette par miracle. Pour ceux qui ont encore du mal avec le taux de change, 1100 milliards d'euros en francs 2001, ça représente environ 7215 milliards de francs. En sortant de l'euro ils pensent réduire la facture autour de 4300 milliards. Pensent-ils sérieusement que nos partenaires européens et internationaux vont marcher et accepter de se faire payer en monnaie de singe?

Sortir de l'euro aujourd'hui c'est la certitude de la banqueroute à très court terme. Mais si nous continuons dans cette voie, ce n'est pas nous qui en sortirons, c'est la zone euro qui nous sortira.

 

Publié dans Economie

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S
Je suis consterné quand je vois que la plupart des candidats sauf Bayrou, prônent un patriotisme franchouillard pour masquer leur manque d'idées. A force de mentir sur leur propres carences, et de tout mettre sur le dos de l'Europe et de la mondialisation, nos dirigeants réveillent un nationalisme que l'on croyait révolu. Si nous nous replions sur nous mêmes, nous courrons à la catastrophe économique. Je n'ose même pas imaginer ce qui se passerait si nous retournions au franc. A coup sûr la banqueroute en moins de deux ans. 
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G
"Sortir de l'euro aujourd'hui c'est la certitude de la banqueroute à très court terme"<br /> <br /> Peut-etre qu'il aurait fallu en passer par là, pour que les choses changent vraiment, C'est un peu comme le foot, le PSG va passer en Ligue 2 ce qui va leur permettre de revenir en L1 dans quelques années sur de bonnes bases.<br /> <br /> L'euro a peut-etre permis la continuité dans la fosse route ... ???
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