L'IMMIGRATION AU COEUR DE LA CAMPAGNE PRESIDENTIELLE
Après la proposition de Nicolas Sarkozy de créer un grand ministère de l'immigration et de l'identité nationale, les autres candidats répliquent. Aujourd'hui François Bayrou propose un ministère sociétal incluant la jeunesse, les sports, les personnes âgées, les immigrés.
Toute proposition allant dans le sens de la réduction du nombre de ministres ne peut qu'avoir notre aval. Reste à savoir où s'arrêteraient les missions d'un tel ministère un peu fourre-tout, et à discuter du bien fondé d'un ministère spécifique à l'immigration.
Le coup du grand ministère, ce fut tout d'abord la proposition de Nicolas Hulot sur l'environnement, et c'est à notre avis une idée totalement incongrue. Un grand ministère de l'immigration nous semble tout aussi idiot. C'est une assurance d'inefficacité. Et d'ailleurs, quel serait son rôle? Evidemment les ennemis de ce projet, à commencer par Simone Veil, récusent le mot "identité nationale" mais pas le principe du ministère. Moi si!
Tout d'abord il faut savoir de quoi nous parlons. L'immigration revêt des formes multiples : des clandestins aux demandeurs de droit d'asile, en passant par des gens venus tout à fait légalement pour travailler ou pour étudier. Les immigrés sont d'origines aussi diverses que variées : Afrique, Asie, Union Européenne, et notamment Europe de l'est. Les fondre tous dans le même moule n'a aucun sens. Ne parlons pas des 2e et 3e génération, ce ne sont plus des immigrés, mais des Français à part entière. Le terme "beur" inventé par les socialistes pour dévaloriser une partie de la population est un terme méprisable que vous ne me verrez jamais employer, sauf dans une citation, ou entre guillemets. Pour moi il n'y a pas de "beurs" : il y a des Français et des ressortissants d'autres pays, notamment Algériens puisque c'est de cela qu'il s'agit. Une personne née en France jouit du droit du sol. C'est la loi. A 18 ans elle est automatiquement Française, même si elle conserve son ancienne nationalité. D'ici là elle a la nationalité de ses parents. On peut critiquer ce système, mais tant qu'il existe, c'est comme ça et la loi doit être respectée. On ne peut pas être un moitié-moitié ou un ni-ni. Il faut, à un moment donné, faire un choix. Je trouverais normal que l'on puisse refuser la nationalité française, et donc refuser en même temps tous les avantages sociaux qui y sont liés : on ne peut pas demander à la fois le beurre et l'argent du beurre. Je trouverais normal aussi que la nationalité française ne soit plus automatique, mais donnée à ceux qui en font la demande expresse, sans pour autant qu'elle puisse leur être refusée. Ce ne serait qu'une formalité, mais elle montrerait le souhait de la personne de s'intégrer et de se plier aux lois de la république, ni plus ni moins que ne doivent le faire les Français de souche. Je trouverais aussi logique que le choix de la nationalité française soit incompatible avec toute autre nationalité.
Le problème des clandestins est, lui, bien plus grave. Les appels d'air envoyés par un pays qui promet sans restrictions des droits à tout et à n'importe quoi sont une véritable invitation à faire venir tous les paumés de la terre. Or, la France est trop petite et pas assez riche pour attirer toute la misère du monde. D'autre part cela crée une véritable mafia, qui profite de ces gens. Sortir de cette politique d'assistanat en tout genre est le seul moyen de calmer cette immigration non souhaitée. Quant à ceux qui ont réussi à entrer sur notre territoire, si nous ne les laissons pas travailler, ils ne peuvent que sombrer dans la délinquence ou la mendicité : mieux vaudrait qu'on les autorise à trouver un job. Tout le monde y gagnerait, parce que plus il y a de gens qui travaillent, plus il y a création de richesses et plus nous pouvons faire de la croissance. Et nous en avons bien besoin.
Créer un ministère spécifique aux immigrés, c'est donc admettre une discrimination entre les Français, les étrangers travaillant en France, et les étrangers naturalisés. Ce n'est pas acceptable. Tous ceux qui travaillent dans notre pays, paient des impôts, respectent nos lois, doivent être traités de la même façon, avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs, quel que soit leur nationalité.