MONOACTIVITE : FROMAGE OU DESERT?
Dans notre arrondissement une rue est dans le collimateur de la mairie à cause de sa mono-activité : c'est la rue Montgallet. Les commerces d'informatique s'y suivent et s'y ressemblent et ont fait disparaître tout le reste.
Il n'y a pas que dans le XIIe : le XXe est victime aussi d'une fuite des commerces traditionnels. Ne parlons pas du sentier...
Depuis des années et pas seulement depuis l'ère Delanoë, la municipalité a cherché une réponse constructiviste à ce problème. Bien entendu si les méthodes constructivistes marchaient on n'en parlerait plus. La réponse a consisté a créer un organisme d'économie mixte, la SEMAEST, forte de 40 personnes en 2005 pour un chiffre d'affaires de 5,3 millions d'euros. Le site www.semaest.fr, indique l'ensemble se ses missions, notamment elle agit comme maître d'oeuvre par délégation de servie public pour toutes les constructions de bâtiements publics. Hélas, quand on recherche les chiffres clés, le flou artistique tient lieu de bilan comptable. Parler d'un total de bilan de 207 millions d'euros ne veut structement rien dire et l'on peut se demander ce qu'ils ont voulu prouver par ce chiffre, que nous supposons être le budget de fonctionnement. Prendraient ils leurs lecteurs pour des demeurés? Si leur budget est aussi énorme pour un si petit chiffre d'affaires, d'où sort l'argent et à quoi a t-il servi? C'est le résultat que nous serions curieux de connaître. Bien entendu comme il est d'usage, ce genre de fromage ne règle rien, sinon il disparaîtrait. Au contraire il vit et prolifère, et Monsieur Delanoë vient encore, dans le cadre du PLU, de le doter d'une confortable avance de 50 millions d'euros sur 3 ans pour continuer à s'attaquer aux symptômes d'un mal sans en rechercher la cause.
Comment ça marche? C'est très simple. La mission de lutte de la SEMAEST contre la monoactivité consiste à racheter ou louer des surfaces commerciales pour les revendre ou les sous louer à des commerces dûment choisis. Ainsi elle décrète qui doit s'installer où. L'une de ses armes pour obtenir des terrains est le droit de préemption. Le problème est que bien souvent elle ne trouve pas le candidat idéal et les locaux restent inoccupés.
Sous l'administration précédente c'était déjà limite. Dire que dans telle rue il faut un boucher, un boulanger, un coiffeur et un fournisseur de prêt à porter au lieu de laisser faire le marché prête déjà à sourire. Mais avec Delanoë les choses ont pris un tour hallucinant : du commerce bio-éthico-diététique au coiffeur pour bobo branché bizarroïde en passant par le négociant en inutilités hors de prix, on se demande en quoi ces commerces très spéciaux peuvent intéresser les riverains. A tout prendre, les vendeurs d'informatique, ce n'est pas si mal.
Pourtant il y a une façon très simple de faire vivre et prospérer le petit commerce : laisser les clients se garer, les commerçants se faire livrer, ne pas taxer tout et n'importe quoi (y compris l'éclairage de la vitrine, hé oui, cela m'a été confirmé par un commerçant). Et si les marchands d'informatique achètent les locaux à n'importe quel prix pour s'installer là, on ne PEUT PAS les en empêcher. Seulement il faut se dire que s'ils surpayent leurs locaux ils auront du mal à amortir leurs dépenses et feront tôt ou tard faillite; sauf si c'est un moyen de recycler un argent pas très normalement gagné... Et là notre ami fisc devrait pllutôt veiller, non? Lui si prompt à harceler le citoyen innocent!
Et puis après tout, j'ai connu une rue Montgallet plutôt tristounette avant que Surcouf ne s'installe avenue Daumesnil, créant un quartier de l'informatique. Aujourd'hui elle est vivante et animée. Trop? Et n'oublions pas la tradition artisanale de notre Faubourg Saint Antoine et ses fabricants de meuble. En quoi l'informatique, symbole de la modernité, ne serait elle pas digne de prendre le relai? Cela aussi, c'est Paris.